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Portrait de Yann Nouard : un handisportif de haut niveau

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Dans le cadre de notre programme « Réunir par le Jeu« , nous avons décidé cette année d’aller encore plus loin avec « Réunir par le Sport« . Avec les fameuses compétitions de cet été, nous avons voulu mettre en lumière Yann Nouard, ancien champion de France de natation et finaliste aux jeux de Pékin en 2008. Vous découvrirez dans cet article le parcours inspirant d’un handisportif de haut-niveau.

1. Si tu devais te décrire en quelques mots 

Je m’appelle Yann Nouard, j’ai 38 ans et j’ai eu une maladie très jeune où j’ai subi de nombreuses opérations. Les médecins prédisaient le pire en termes de santé et d’avenir à mes parents.

Quand j’étais enfant, à l’école comme à l’hôpital, on me demandait souvent ce que je voulais faire plus tard. Je répondais systématiquement que je voulais être un grand sportif et faire les jeux. Les personnes me répondaient que ce n’était pas un métier et que la maladie ne me le permettrait pas …. C’était mon rêve et j’ai pu prouver que c’était possible de réaliser ses rêves.

Je suis un papa célibataire d’un petit garçon de 4 ans et je suis un ancien athlète paralympique en natation, finaliste aux jeux de Pékin en 2008. J’ai arrêté ma carrière de nageur de haut niveau après les jeux de Londres en 2012. J’ai entamé par la suite une nouvelle carrière de parachutiste. Je participe régulièrement à des compétitions dans le monde en soufflerie en tant que voltigeur.

2. Raconte-nous ton parcours de sportif de haut niveau en quelques dates clés 

J’ai commencé la natation à l’âge de 7 ans et j’ai rapidement participé à mon 1er championnat de France toutes catégories. J’ai ainsi remporté ma première médaille d’or sur le 100 m dos.

Ensuite, à l’âge de 14 ans, je suis passé d’une séance d’entrainement par semaine à 3 puis 5.

J’ai eu ma première sélection en équipe de France Espoirs où j’ai été sélectionné pour les championnats d’Europe à Berlin.  J’ai décroché 4 médailles d’or et entendu pour la première fois la marseillaise. Un moment très émouvant.

J’ai ensuite eu la chance d’intégrer le Creps de Talence qui est une structure pour les sportifs de haut niveau. J’ai été le premier athlète avec un handicap à être intégré et considéré comme n’importe quel athlète de haut niveau. Un seul objectif ? Me sélectionner pour les jeux de Pékin 2008. J’ai participé durant ma carrière à :

  • 4 championnats d’Europe (Iceland, Pays Bas, Allemagne x2),
  • 1 coupe du Monde à Manchester,
  • 2 Championnats du Monde en Afrique du Sud, Etats Unis,
  • Les jeux Paralympiques Pékin.

3. Raconte-nous une journée type d’entrainement  

Une journée type durant ma carrière de nageur de haut niveau ressemblait à :

  1. Levé à 5h,
  2. Petit déjeuner,
  3. Entrainement à 6h (piscine extérieure même en hiver) jusqu’à 8h,
  4. Ensuite, cours et 12h repas petite sieste,
  5. 15h préparation physique (musculation),
  6. De 16h à 18h re entrainement dans l’eau.

Puis, j’ai pu gagner un peu d’argent en tant que surveillant d’étude et internat de jeunes footballeurs et volleyeur au CREPS de Talence.

Aujourd’hui ma nouvelle carrière d’athlète voltigeur demande beaucoup moins de préparation que la natation, et moins d’entrainement.

4. Avais-tu un régime alimentaire stricte ? Lequel ?

Durant ma carrière de nageur, je faisais attention à mon alimentation. Au CREPS où je m’entrainais et ce pendant toute ma préparation, le self et le chef cuisinier me proposaient des repas sains et équilibrés. La bonne nouvelle, c’est que je pouvais me faire plaisir sans restriction ! Il faut savoir que la natation est un sport qui permet de brûler beaucoup de calories.

 5. Quel est l’entraineur qui t’a le plus marqué ?  Pourquoi ?

J’ai eu 2 entraineurs qui m’ont marqué durant ma carrière de nageur de haut niveau.

– Alban Phulpin, mon premier entraineur.

– Bruno Ré, un ancien nageur de haut niveau qui m’a permis de franchir un palier de haut niveau et qui m’a entrainé 2 fois par jour. C’est encore un ami aujourd’hui.

6. Ta plus belle expérience sportive. Pourquoi ?

Ma plus belle expérience sportive sont les jeux Paralympiques ! C’est la plus grande des compétitions au monde. Participer à la cérémonie d’ouverture devant 80 000 spectateurs et nager devant 20 000 spectateurs, c’était exceptionnel !

De retour en France, mes amis de l’équipe de France et moi-même avons été invités à l’Elysée par le président de la République. Un moment mémorable !

J’ai un autre souvenir qui m’a fortement marqué. C’était une compétition en République Tchèque où je devais faire un chrono pour me qualifier aux prochains mondiaux. Sur le moment, je ne réalise pas le temps demandé sur ma course individuelle. Toutefois, j’ai la chance de le réaliser sur ma 2ème course. En touchant le mur à l’arrivée, je jette un œil à tout le staff ainsi qu’à mes amis et c’est là que je comprends que j’ai réussi les minimas de sélection !! Mais je n’oublie pas toutes mes sélections en équipe de France et tous les magnifiques voyages grâce au sport.

7. Ta plus grosse déception ? Pourquoi ?

Ma plus grande déception a été de mettre un terme à ma carrière … je n’étais pas réellement préparé à la fin. Quand on a des journées remplies avec des entrainements et des compétitions, des voyages et que du jour au lendemain tout s’arrête, c’est très difficile. Par la suite, j’ai passé mon diplôme pour pouvoir enseigner la natation. J’ai pu ainsi exercer cette transmission aux tout-petits, mais malheureusement c’était précaire. J’ai eu la chance par la suite qu’EDF me recrute.

8. Combien de médailles d’or as-tu gagné ? As-tu réservé un espace chez toi pour les mettre en avant ?  

Je n’ai pas accroché toutes mes médailles (62 médailles en tout). Je possède en revanche des tableaux avec des maillots de l’équipe de France et quelques médailles qui sont visibles. J’ai pensé à les mettre dans une vitrine, mais je ne l’ai jamais fait.

9. Comment as-tu réussi à gérer le stress avant chaque compétition ?

Le stress avant chaque compétition m’aidait à réaliser des performances. J’avais besoin de m’isoler pour gérer ce stress, la pression et pouvoir me concentrer.

10. Es-tu nostalgique de cette période ?

Cela a représenté la meilleure partie de ma vie ! Je reconnais que ce fût une très belle période, mais maintenant que je suis papa, je me consacre principalement à mon fils. C’est différent, mais tout aussi épanouissant à mes yeux ! Aujourd’hui, mon passé de sportif de haut niveau m’aide énormément dans les moments clés de ma vie personnelle, mais également pour appréhender mes compétitions en soufflerie.

11. Quelles sont les qualités pour toi qui sont essentielles pour faire ce genre de carrière ?

Les qualités essentielles pour moi seraient :

  • Être déterminé.
  • Être persévérant.
  • Aimer les défis.
  • Être combatif.

12. Quelle est la personnalité sportive qui t’a inspiré ou qui t’inspire toujours ?

Je n’ai pas vraiment eu d’idole… à part peux être Zidane que j’ai vu jouer à Bordeaux quand j’étais plus jeune avec mon papa. Un peu plus tard, ce fût Yohan Gourcuff qui, au-delà de son talent de footballeur, j’aime énormément ses qualités humaine (humilité, respect). D’ailleurs, les 2 personnages se ressemblent humainement, j’aime beaucoup cela.

13. Y’a-t-il également une personnalité sportive de haut niveau en situation d’handicap que tu suis particulièrement ?

Je suis de loin la nouvelle génération de nageurs paralympiques, mais pas forcément un en particulier. Peux être plus Elodie Lorandi, car on s’est connus à nos premières sélections au championnat du Monde en Afrique du Sud en 2006. Elle fait toujours partie de l’équipe de France.

14. Quelles sont les valeurs que t’a transmises le sport de haut niveau ?

La persévérance, la détermination, le dépassement de soi, l’amitié et le respect sont les valeurs que je partage et que j’ai pu développer durant ma carrière.

15. Quels seraient les 3 conseils les plus importants à donner aux jeunes qui veulent être sportif de haut niveau ?

Les 3 conseils essentiels à mon sens à leur donner seraient :

1. S’entraîner dur pour ne rien regretter.

2. Prendre du plaisir dans ce qu’il fait.

3. Tout mettre en œuvre pour y arriver, mais sans délaisser l’école au cas où ça ne fonctionne pas.

16. Qui soutiendrais-tu sur ta discipline d’avant pour les prochaines compétitions cet été à Paris ?

Mon favori est Florent Manaudou sur 50m nage libre et en paralympiques, un jeune nageur qui s’appelle Laurent Chardard sur 50m papillon.

17. Ta devise préférée ? 

Ma devise est « no pain, no gain » mais aujourd’hui c’est surtout d’être heureux.

18. Ton jouet préféré ?

Actuellement mon jouet préféré avec mon fils sont les voitures Hot Wheels.

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